Entretien avec Ayyoub, assistant technique junior au Sénégal : « Embrasser l’aventure et rester ouvert »
Sénégal, Multi-pays 26.05.2025 LuxDev

Ayyoub BENKHADDOU, actuellement assistant technique junior (ATJ) au Sénégal, revient sur ses missions, ses apprentissages et ses plus beaux souvenirs sur le terrain.
Peux-tu nous parler un peu de ton parcours ?
J’ai grandi au Luxembourg, où j’ai passé mon baccalauréat, puis j’ai poursuivi des études de géographie à Innsbruck, en Autriche. Je me suis spécialisé en sciences du développement, urbanisation et aménagement du territoire.
Mon intérêt pour le développement s’est formé au fil des années, en allant chaque été au Maroc, mon pays d’origine. J’y ai vu l’évolution du pays, les transformations, et cela m’a donné envie de comprendre ces dynamiques plus en profondeur.
Comment as-tu connu le programme ATJ ?
Lors d’un stage à l’ambassade du Luxembourg au Sénégal, j’ai pu observer de près le travail des ATJ sur le terrain. J’ai tout de suite été attiré par cette possibilité d’être impliqué dans la coopération bilatérale, de voir comment les projets sont gérés, comment les bureaux pays fonctionnent et interagissent avec les Ambassades et les partenaires locaux. Je voulais comprendre le secteur de l’intérieur, et vivre une expérience concrète de terrain.

Quelles sont tes missions en tant qu’ATJ ?
Durant ma première année, j’ai travaillé sur le Programme formation professionnelle et technique, qui était en phase de clôture. Dans ce cadre, j’ai pu réaliser différentes missions : suivi des activités sur le terrain, rencontres avec les bénéficiaires, organisation de missions, préparation de documents pour les évaluations du programme, etc.
Depuis novembre-décembre 2024, j’ai changé de programme. Désormais, je touche à des tâches plus spécifiques, sur différents projets, toujours dans le secteur de la formation professionnelle, notamment l’initiative FIT ! Sénégal et la VET Toolbox. Je travaille notamment sur la rédaction de termes de référence, l’appui à l’organisation d’activités et les accords de partenariat opérationnel. Je m’occupe aussi du volet environnement et climat, en veillant à ce que cette dimension soit bien intégrée dans toutes les activités.
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Avais-tu déjà une certaine expertise dans la formation professionnelle ?
Pas du tout ! Et c’est ça qui est intéressant. Au début, j’avais des craintes par rapport à cela. Mais j’ai très vite appris que ce n’est pas un prérequis : il faut surtout être curieux, engagé et prêt à apprendre. Et finalement, j’ai découvert un secteur qui me plaît beaucoup.
Comment s’est passée ton intégration sur place ?
Très bien. Il y a une super ambiance dans l’équipe, et je me suis intégré facilement. Mais c’est aussi un vrai apprentissage de travailler dans un contexte culturel différent. Par exemple, des gestes simples – comme prendre le temps de faire le tour des bureaux pour dire bonjour à tout le monde le matin – prennent une autre dimension. On apprend aussi comment se comporter avec les bénéficiaires, comment aborder les relations professionnelles, être patient, s’adapter… Et rester critique, à la fois envers soi-même et le secteur dans lequel on travaille.
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Quel a été ton meilleur moment jusqu’à présent ?
Mon plus beau souvenir, c’est une mission de deux semaines que j’ai effectuée avec quatre collègues pour le suivi des infrastructures dans les centres de formation professionnelle, dans différentes régions du Sénégal. J’étais là depuis trois mois. Cette mission m’a permis de découvrir le centre et le nord du pays, de découvrir les réalités du terrain et de poser plein de questions à mes collègues, tant sur les projets que sur la vie au Sénégal. C’était très formateur et enrichissant.
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Et sur le plan personnel ?
J’ai rencontré plein de personnes intéressantes et tissé de belles amitiés à Dakar, que je pense garder longtemps. Il y a aussi eu des moments marquants, comme un long week-end au Cabo Verde pour visiter un ami ATJ, ou un passage en Côte d’Ivoire pendant la Coupe d’Afrique. L’expérience ATJ, c’est un tout : professionnellement très formateur, et humainement très riche.
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Comment vois-tu la suite après ton expérience en tant qu’ATJ ?
J’aimerais continuer dans le secteur du développement. Peut-être explorer le monde multilatéral pour avoir une vision complète des acteurs et des dynamiques globales. Cette expérience m’a vraiment conforté dans mon choix de carrière.
Un conseil pour celles et ceux qui envisagent de devenir ATJ ?
Ayez des attentes, mais restez ouverts. Parfois, l’expérience ne ressemble pas exactement à ce qu’on avait imaginé… et c’est tant mieux. Il faut savoir s’adapter, prendre du recul quand les choses se passent différemment, et profiter au maximum, autant sur le plan professionnel que personnel.
Soyez curieux, disponibles, prêts à apprendre et à embrasser l’aventure !

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